Léo Ferré - L'extrême solitude et la sagesse

Léo ferré
l'extrême solitude
et la sagesse


"On ne reproche jamais à un chanteur de toucher à l'oeuvre d'un poète, alors qu'on vous a beaucoup reproché de vous être mêlé de diriger Ravel ou Beethoven.

- Oui, on m'en a voulu un maximum pour cela : parce que, dès lors, on a affaire à la jalousie des musiciens dits de métier. Mais j'ai compris. Je me battais, avant ; maintenant je ne me bats plus. Je n'en ai plus envie. Et puis, être musicien et tout faire dans la chanson, c'est très difficile et très décevant. Et ça embête les gens qui croient posséder la musique. Alors, je n'ai jamais été aidé ; bien au contraire. Et je sais que, par derrière, beaucoup de gens ont tout fait pour que je me casse la figure.

Donc, en France, on admet qu'un chanteur puisse être un poète, mais pas qu'il soit un vrai musicien...

- Moi, je ne suis rien ! Ni considéré comme un poète, ni considéré comme un musicien. Je suis considéré comme rien !"



Extrait des propos recueillis par Marc Robine Les 5 et 13 août 1992 lors du festival de Sauve Chorus n°1 automne 1992

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