Léo Ferré - Madame, je vous en prie...

Madame, je vous en prie...


Texte de Léo Ferré

Une flûte ondoyante peut-être avec dans l'habitude du transfert un hautbois facétieux, un hautbois qui sait quoi lubrique aussi quand la lumière le transfère à d'autres charmes vers les habituelles sensations de tranquille lassitude

La clarinette en si bémol au risque de perpétuer l'orage par là-bas qui s'en vient comme d'outre-saison et camarade aussi centré sur l'oraison crépusculaire et la diatribe pardi féconde et anonyme Le basson généreux triste et d'édifice bien tenu sur les épaules des patients phrasés des précipices infernaux Dante peut-être assis dans l'entrepont et s'énervant devant l'inaptitude à se geler debout devant la porte entrebâillée sur l'éternelle NIENTITUDE...

La mort, quand elle compose, prend les instruments par le dessous et elle se les inocule avec délices et orgues...

Je la voyais, des fois, lissant les cordes de la harpe, y cherchant un pendu vers l'aigu, quand de ses mains intelligentes la harpiste lui fait le glissando enharmonique avec son pied dans l'inédit Je le leur disais bien pourtant : faites l'amour en douce et en prière, et vous verrez les choses se distraire et prendre des attitudes nouvelles, le café te descendra comme un sourire vers le chinchilla d'outre saison, la tombe ouverte et rieuse.

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