Comment voulez-vous qu'on oublie ?

Comment voulez-vous
qu'on oublie ?

Dans la revue "Instinct nomade" n° 6, nous avons lu l'entretien avec Annie Butor, réalisé par Bernard Deson.
Au cours de notre lecture, deux phrases nous ont interpelées :
La première était :
" On a dit qu’ils se sont quittés à cause de Pépée. C’est plus compliqué que ça. La manière dont Léo et Maman vivaient, ce n’était pas possible ! "

Depuis 2013, la sortie de son livre « Comment voulez-vous que j’oublie ? », Annie Butor n’a eu de cesse de répéter dans tous les médias que tout allait bien entre Léo et Madeleine avant l’arrivée de Pépée, comme en témoignent les titres des articles et le contenu de maintes vidéos :

• Léo, Madeleine et la guenon (Nouvel Observateur du 28/03 au 03/04/2013)
• Sa belle-fille passait après sa guenon (France Dimanche du 05/04 au 11/04/2013)
• L’impossible Monsieur Ferré (La presse du 17/05/2013)
• Our pet chimpanzee ruined my life (Le Télégraph du 22/05/2013)
(Liste non exhaustive)

Et la deuxième :
" Je n’aime pas qu’on dise du mal de Léo devant moi"
Dans son livre, elle a brossé un portrait peu reluisant de son beau-père en le traitant de menteur, de lâche, Léo le fuyard, qui avait la grosse tête, qui voulait qu’on l’appelle Maître etc… Et elle nous dit qu’elle n’aime pas que l’on dise du mal de Léo, mais elle, par contre, ne s’est pas gênée, de qui se moque-t-on ?
Du lecteur évidemment…

Elle a sali un homme qui l’a aimée et élevée comme sa propre fille (ayant été privé de paternité par la faute de sa mère) et voilà ce qu’elle lui a donné en échange : des attaques violentes contre lui qui ont permis à la presse d’écrire :

• Léo Ferré : le mythe attaqué (Émission « Grand public » France 2 du 13/04/2013)
• Léo Ferré : le mythe écorché (Le journal de Montréal du 04/05/2013)
• Le livre qui dévoile la face sombre de Léo Ferré (La Montagne du 31/03/2013)
(Liste non exhaustive)

Et tout est résumé par ce qui suit :
" L’idole ?
On ne sort pas indemne de la lecture du livre d’Annie Butor : Comment voulez-vous que j’oublie… Madeleine et Léo Ferré 1950-1973 » paru cette année chez Phébus. La belle-fille du chanteur y raconte l’envers du décor : une quinzaine d’années à vivre sous le même toit que Ferré, puis le divorce avec Madeleine. C’est en grinçant des dents qu’on découvre un Ferré pitoyable : menteur, infidèle, procédurier, manipulateur et maître-chanteur (Il offre une voiture à sa belle-fille en lui demandant de ne plus fréquenter un homme)…
Haineux, aussi. Il faut voir comment il s’acharne contre sa femme au moment de la séparation."
• Extrait de " La route aux quatre chansons "
Blogue de Francis Hébert du 03/08/2013

Voilà comment a été perçu Léo Ferré après la lecture de son livre et nombre de ses admirateurs se sont détournés de lui sans se poser de question quant à la véracité de ces affirmations.
"Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose !"

Et pour finir, la fin de la phrase :
"et je ne supporte pas qu’on touche à son œuvre que je mets très haut."
L’œuvre de Léo Ferré, pour elle, s’arrête en 1968 car la période suivante qui se termine en 1993 ( 25 ans de plus tout de même) elle ne veut surtout pas la connaître, cette période où Léo a pu enfin être lui-même.

Le changement de ton est édifiant.

Annie Butor, peut-être en raison du fait que l’interview était prévue pour une revue dont le thème du n° 6 était Léo Ferré et qui devait rassembler plusieurs articles dédiés à ce chanteur, a mis de l’eau dans son vin ou bien est-elle devenue amnésique ce qui serait comique pour quelqu’un qui a choisi comme titre à son livre " Comment voulez-vous que j’oublie ? "
Pire, doit-on comprendre à demi-mot qu’elle regrette ce qu’elle a écrit.

Hélas, il est trop tard et c’est pour cela que nous lui répondons :
"Comment voulez-vous qu’on oublie ?"

SCL

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