Il est nommé à l’école d’officiers de réserve (EOR) de Saint-Maixent-l’École.
Le lundi 20 mai, il en sort aspirant. Un regroupement a lieu ensuite à Saintes, puis un transfert au fort de Sainte-Foy-lès-Lyon.
Le samedi 8, nommé à la tête d’une section de tirailleurs algériens, il part pour l’exode vers le Sud, à la tête de quarante hommes et de huit chevaux, qu’il doit conduire à Albi. Chargé de contrôler le passage sur la route, il arrête une voiture transportant l’amiral Darlan, à qui il demande ses papiers. L’armistice est prononcé et il doit se replier.
Il est démobilisé à Albi et touche une prime de huit cents anciens francs.
Ce mois-là, il rencontre Odette, Hélène, Germaine, Louise Schunck, née à Paris le lundi 1er mars 1920, en fuite avec ses parents, Jo et Fernande, à Castres.
« Un matin je suis démobilisé. Que faire ? Une journée de train pour retourner chez ma mère.
À Châteauroux, une fille monte. Je juche sa valise dans le filet et on reste dans le couloir. On parle, on se flaire, on s’amoure.
Odette, ma bien foutue !
Mariage trois ans plus tard, fourreau de satin blanc, jaquette-pantalon rayé, photo officielle sous papier glacé et retour au sud. »
(extrait du livre Léo Ferré un archange sous l’anathème de Jocelyne Sauvard)"
Le père d’Odette est l’administrateur du théâtre parisien de l’Étoile.
De Monaco où il est rentré lors de sa démobilisation, il gagne Castres à bicyclette, pour revoir Odette.
À Montpellier, Trenet chante. À la fin du spectacle, il lui présente quelques unes de ses créations. Trenet apprécie les chansons, mais pas son interprétation et le dissuade de chanter lui-même.
Le mardi 29, la sœur de Léo Ferré, Lucienne, dentiste, épouse Joseph Bergeron, pharmacien. L’abbé Trouguet les marie à 11 h, puis une messe est dite par le révérend-père Laurens. Ils vont s’installer à Varennes-sur-Allier. Ils auront trois enfants : Michel, Jacques et Marie-José.
Léo Ferré compose pour le mariage un Ave Maria pour orgue et violoncelle, joué à l’église Saint-Charles de Monaco, chanté par Mme Orsoni.
Il est aussi le compositeur de deux autres œuvres religieuses, dont un Agnus Dei qu’on ne découvrira qu’en 2000 et un Benedictus qu’on ne découvrira qu’en 2004.
L’Éclaireur de Nice consacre un article au mariage dans son édition du mercredi 30 et félicite le compositeur.
Ferré s’inscrit à Nice en troisième année de droit. Il ne parvient pas à obtenir son troisième certificat. Il n’aura jamais de licence complète.
À l’Hôtel de Russie, près le Casino, Ferré chante, sur sa musique, les textes de la fille du propriétaire, Germaine Neumann (ou Médecin, selon les sources), dite Claude Henry (née en 1902).
Formation musicale.
Premières chansons.
Rencontre avec Charles Trenet.