Préface du recueil poétique de Jean-Roger Caussimon
??? de ?? ??? 1967
• Léo Ferré - "La femme est un être plus intéressant que l'homme"
par Marie-Louise Roubaud
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
La Dépêche du Midi du ?? ??? 1967
• Festival N° 7 - Ferré le grand
Point de vue - Toulouse-arts spectacle, par M.-L. P.
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Les olympiades du music-hall, émission du 7 janvier 1967, notice descriptive
Oeuvres : Juliette Gréco chante Plus jamais de Léo Ferré
26.01 : Vallée de la Petite Nation, 1961-1972 (Buckingham), jeudi 26 janvier 1967
• Léo Ferré (Rendez-vous de minuit - Radio)
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Même texte juste ajout d'une photo
26.01 : Ici Radio-Canada, 1966-1985, 1 février 1967, Divertissement
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
La Wallonie du 27 mars 1967
• Léo Ferré à Liège : pour un public restreint, mais de choix
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Enregistrement chez Barclay de l’album : Cette chanson (chanson À une chanteuse morte en hommage à Edith Piaf), enregistré les 11 et 12 avril 1967 aux Studios Barclay, Paris (France).
Premier pressage réalisé en avril 1967 et jamais diffusé avant destruction.
14.04 : L'Action, 1962-1971, vendredi 14 avril 1967
• Témoignage - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
31.05 : Le soleil, 1896- (Québec), mercredi 31 mai 1967
• Le coin de la chanson - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Enregistrement chez Barclay du double album Léo Ferré chante Baudelaire.
En 1973, lors de la réédition de l'album, le titre Epigraphe ne figure plus conformément à la volonté de Léo Ferré.
Sortie d’un 33 tours Barclay prémonitoire et controversé sans la chanson À une chanteuse morte.
Deuxième pressage publié en juillet 1967 par Barclay.
Barclay 80 350 S
06.07 : Le Progrès du Golfe (Rimouski), 1904-1970, 6 juillet 1967, CJBR - AM - FM - télévision
• Chansons françaises - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
13.07 : Le Progrès du Golfe (Rimouski), 1904-1970, 13 juillet 1967, CJBR - AM - FM - télévision
• Chansons françaises - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
17.07 : La Seigneurie, 1965- (Boucherville), lundi 17 juillet 1967
• Léo Ferré, poète-chansonnier
Boite à chanson, par Louis Simard
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
29.07 : La presse, samedi 29 juillet 1967
• Le parfait avant-gardiste
Les propos du timide, par Albert Brie
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Réalités, août 1967
• 8. Les rebelles
par Lucien Rioux
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
26.08 : Ici Radio-Canada, 1966-1985, 26 août 1967
• Du pays de France - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
31.08 : La presse, jeudi 31 août 1967
• Disques - Publicité
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Le Monde Libertaire de septembre & octobre 1967
• Sous les plis du drapeau noir - Léo Ferré à Bobino
Variétés, par Suzy Chevet
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
France-Soir du 2 septembre 1967
• Une chanson censurée sur les 13 titres du nouveau disque de Léo Ferré - Le chanteur s'oppose à sa sortie
par Jacqueline Cartier
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
16.09 : JT 20H - Interview de Léo Ferré par Jean-Pierre Lannes.
JT du 16/09/1967, notice descriptive
Titre propre : Chez Léo Ferré
Résumé : Reportage à Gourdon, chez Léo Ferré qui tient à faire connaître sa version d'un différent qu'il a actuellement avec sa maison de disques. La chanson À une chanteuse morte écrite en hommage à Edith Piaf, mettrait en cause un impresario.
.../...
Premières images : Pépée saute dans les bras de Léo et on distingue une personne qui s’en va avec deux petits chimpanzés dans les bras.
Léo dehors à table en compagnie de Madeleine et de Maurice Frot avec Pépée qui donne un coup à la caméra
Il demande la saisie du disque... coupé. Débouté de son action en référé, il demanda des dommages et intérêts pour le retrait de la chanson.
Couverture du programme
du 20.09 au 23.10 : Bobino.
Source : Passage Léo Ferré
L'Aurore du 20 septembre 1967
• Léo Ferré : Retour à Bobino plus bagarreur que jamais
par Pierre Julien
L'Aurore 20 septembre 1967
• Léo Ferré : Retour à Bobino plus bagarreur que jamais
par Pierre Julien
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
L'Aurore du 21 septembre 1967
• Cette nuit à Bobino. À la première de Ferré, un absent de marque Eddie Barclay
par Pierre Julien
Le Monde du 21 septembre 1967
• À propos d'une chanson
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
?? 1967
• Du bon Ferré à Bobino
par Christian Hermelin
Le Canard enchaîné 1967
• Léo Ferré à Bobino : Pas de Rutebeuf sur la langue !
"Canard" Variétés, par Gabriel Macé
21.09 : Le Progrès du Golfe (Rimouski), 1904-1970, 21 septembre 1967, CJBR - AM - FM - télévision
• Chansons françaises - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
France-Soir du 22 septembre 1967
• Léo Ferré (moitié Mozart moitié java)
Music-Hall, par Jacqueline Cartier
Archives Jacques Layani
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Le Monde du 23 septembre 1967
• Léo Ferré à Bobino
Les variétés par Claude Sarraute
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Paris-Match n°964 du 30 septembre 1967
• Léo Ferré - Bobino
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
La Croix du 3 octobre 1967
• Léo Ferré à Bobino
Actualités Spectacles, par Colette Boillon
03.10 : Le Progrès du Golfe (Rimouski), 1904-1970, 5 octobre 1967, CJBR - AM - FM - télévision
• Chansons françaises - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Le Monde du 6 octobre 1967
• Le chanteur Léo Ferré a été débouté de son action en référé...
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Le Petit Écho de la mode n°41 du 8 au 14 octobre 1967
• La chanson t'a doublé m'sieur Ferré...
par Jean Warren
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Cf. également le 13 novembre, presque le même article, du même auteur
Le Figaro littéraire du 9 au 15 octobre 1967
• Chez les Ferré, c'est Pépée qui fait la loi
Madadame - Cette semaine..., par Geneviève Dormann
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
11.10 : L'Action populaire, 1913-1970 (Joliette), 11 octobre 1967, Troisième cahier
• Témoignage - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
22.10 : Discorama - Interview de Léo Ferré par Denise Glaser.
Discorama du 22/10/1967, notice descriptive
Titre propre : Nana Mouskouri - Léo Ferré
Résumé : .../... Léo Ferré qui chante également deux chansons et s'entretient avec Denise Glaser, tous deux se tutoyant. - Dans son entretien avec Denise Glaser, Léo Ferré évoque : le récital qu'il donne actuellement à Bobino ; son emploi du temps à Paris ; un disque composé de 24 poèmes de Baudelaire qu'il a mis en musique et qui ne sort pas et "cela le fout en rogne" ; André Breton .../...
Léo chante Le lit et Pacific blues
DG : Je voudrai maintenant qu’on élargisse un petit peu le tour du monde et qu’on arrive au monde qui est le tien pour le moment qui est le monde de la chanson
LF : oui alors cela là
DG : Je voudrai que ce soit toi qui conduise l’interview, je voudrai que ce soit toi qui dises voilà c’est de ça dont je voudrai parler, s’il te plait
LF : Denise, qu’est-ce que c’est pour toi la chanson ?
Non, ne répond pas c’est une fausse question et puis j’ai horreur de ces questions-là, pose-moi des questions et puis il n’y a pas de question à poser, moi, c’est mon métier la chanson, qui s’y frotte s’y pique, quand j’arrive dans ce métier ; j’ai une histoire idiote en ce moment qui m’est tombé sur les épaules n’est-ce-pas eh bien je me défend quoi c’est tout, ça m’a fait beaucoup de soucis j’ai pas été content, pendant trois mois, je me suis dit pourquoi on me fait des trucs comme ça qu’est-ce que ça veut dire, c’est d’abord idiot c’est une histoire imbécile et puis maintenant tant pis, je me défend c’est tout et cela dit je ne vois pas beaucoup de monde. En ce moment je suis au théâtre tous les soirs. J’arrive, je vais dans ma loge, je bois un petit coup de bière, je me rase quand mon rasoir marche, je vais en scène, j’ai ma femme Madeleine qui vient me faire des trucs comme ça, elle me relève mon col, j’ai mon copain qui m’attend en coulisses qui a les paroles parce que dans le cas où il faudrait me souffler, des fois, en ce moment je ne suis pas encore très sûr de ce que je fais et je chante devant le trou noir plein de respirations, ça marche, l’entracte, je me repose, je reviens, je sors je vais manger en face dans un bistrot charmant en face Bobino et je rentre, je dors et je viens à Discorama.
DG : Léo comment vont tes rapports on va commencer par les poètes, comment vont tes rapports avec les poètes.
LF : Moi je n’ai pas de rapports avec les poètes.
DG : Si tu en as eu il y a trois ans je crois, avec Verlaine et Rimbaud.
LF : Ah c’est ça ah oui, oui, eh bien je viens de faire 24 chansons, 24 poésies de Baudelaire et le disque n’est pas sorti je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas pourquoi, ça m’ennuie beaucoup que ce disque ne soit pas sorti je voudrai bien que les gens à Bobino puissent acheter ce disque parce qu’ils voient ils entendent chanter des choses et puis ils sortent ils peuvent acheter le disque, le disque n’est pas sorti, les gens avec qui je travaille ne font pas leur métier très bien ça ça me fout en rogne par exemple pour Baudelaire pas pour moi, moi je m’en fous mais Baudelaire et puis alors il est en face, il est derrière le mur dans le bistrot en face Bobino, dans le bistrot où je mange le soir, derrière il y a Baudelaire, au cimetière Montparnasse, tu comprends, alors ça me plait ça.
DG : Je te posais la question comment vont tes rapports avec les poètes parce que dans le livre de Madeleine elle parle d’André Breton que tu as connu.
LF : On l’a beaucoup connu, on l’a beaucoup aimé, c’était un personnage, c’était un homme libre, un personnage, il y a eu des trucs entre nous parce que ça c’est l’anecdote n’est-ce-pas et on ne l’a pas revu avant qu’il meure, ça nous a fait beaucoup de peine.
DG : Tu dis il y a eu des trucs entre nous, je crois que d’une certaine manière les trucs comme tu dis c’est ce qui fait ta vie, il y en a souvent des trucs entre toi, entre vous et le monde extérieur.
LF : peut-être eh oui les trucs ça m’aide à vivre peut-être parce que ça poivre.
DG : T’as besoin de la bagarre.
LF : peut-être, je ne sais pas mais je crois qu’il faut la poésie est une révolte permanente, la poésie ce n’est pas Albert Samain, oui ce n’est pas Albert Samain, la poésie c’est qui ? les grands morts, les grands types, Verlaine et Rimbaud avec leurs histoire d’amour extraordinaire, Victor Hugo hélas comme disait méchamment Gide, Apollinaire qui m’a beaucoup influencé, qui est un immense type qui est le dernier grand poète, enfin au vingtième siècle on attend l’autre poète après Apollinaire quoi, je ne veux pas maintenant faire des silences et je pense tout de suite à Aragon, Aragon c’est un immense poète mais il est vivant et je ne pense pas qu’on puisse se mettre à genou devant un poète vivant, c’est quelqu’un de vivant.
DG : de toute façon tu lui rends un très bel hommage en chantant l’affiche rouge à l’Olympia à Bobino, oui excuse moi je reprends parce que.
LF : oui, plus jeune, oh ça ne fait rien ça, non, non, ça ne fait rien, très bien, très bien, très bien, ce sont des lapsus qui m’arrangent ça à l’Olympia chez quoid’plustriste, allez coupez pas.
DG : et en plus je t’ai permis de faire un mot.
LF : oui.
DG : bon, des poètes passons descendons comment vont tes rapports avec les gens de music-hall ?
LF : Alors là ce n’est pas un drame pour moi parce que je me passe bien des gens du music-hall mais je ne les connais pas voilà, je ne veux pas régler mes petits comptes parce que je n’ai pas de petits comptes, Brassens, je le vois de temps en temps dans un couloir, bonjour etc … c’est un type très gentil Brassens, je ne le vois jamais on ne se connait pas, il ne fait rien pour me rencontrer, j’aimerai bien le voir de temps en temps qu’on mange ensemble tous les deux seuls, ça n’arrivera jamais, je sais, pourquoi ? va savoir, Brel qui a beaucoup de talent aussi, lui c’est fini il ne chante plus, enfin je crois et j’aimerai bien aussi et il y en a pas beaucoup d’autres avec qui je voudrai come ça vivre un peu comme ça en dehors de la chanson. Je pense que moi aussi serions nous faibles et jaloux les uns des autres en disant pourquoi lui alors moi qu’est-ce qu’on pense est-ce que c’est moi le plus grand est-ce que c’est moi le plus petit, est-ce que c’est moi le moyen est-ce que c’est moi le ci le ça vous savez c’est peut-être ça moi je pense que je ne me pose jamais ces questions là mais simplement j’aimerai bien les rencontrer de temps en temps et puis j’aimerai bien être ami de Brassens je le lui dis s’il m’entend viens boire un pot avec moi dans le Lot ça me ferait plaisir je sais que ça n’arrivera jamais vous comprenez voilà.
22.10 : Le petit dimanche illustré - Interview de Serge Gainsbourg.
Le petit dimanche illustré du 22/10/1967, notice descriptive
Résumé : .../... Il (Serge Gainsbourg) va chanter Monsieur William de Léo Ferré qu'il a relookée dans le style jerk.../...
Diapason de novembre 1967
• Les rentrées du music-hall
par L. N.
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Le Monde Libertaire de novembre 1967
• Palais de La Mutualité - Gala annuel du "Monde libertaire"
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
09.11 : Le Progrès du Golfe (Rimouski), 1904-1970, 9 novembre 1967, CJBR - AM - FM - télévision
• Chansons françaises - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Le Monde du 10 novembre 1967
• Léo Ferré sera la vedette du gala annuel du Monde libertaire...
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
10.11 : gala annuel du Monde libertaire à la Mutualité
Merci à Alain Lochon pour le partage de ces 3 documents
13.11 : L'Action, 1962-1971, lundi 13 novembre 1967
• La chanson t'a doublé, M. Ferré
par Jean Warren (À une chanteuse morte)
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
15.11 : L'Action populaire, 1913-1970 (Joliette), 15 novembre 1967, Deuxième cahier
• Témoignage - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
16.11 : Le soleil, 1896- (Québec), jeudi 16 novembre 1967
• Léo Ferré n'apprécie guère Mireille Mathieu
par Geneviève Reve (À une chanteuse morte)
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
17.11 : L'Action, 1962-1971, vendredi 17 novembre 1967
• Témoignage - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Récital au T.E.P.
(Théâtre de l'Est Parisien)
22.11 : La presse, 22 novembre 1967, Pages corrigées
• Disques - Publicité
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
À Perdrigal où l’apprenti-imprimeur dispose de place et, le succès venu, de moyens d’acquérir du matériel, les choses vont changer. Léo Ferré fait l’acquisition d’une Heidelberg, communément considérée comme « la Rolls de l’imprimerie ». C’est, en matière de presse offset, ce qui se fait alors de mieux. Il achète aussi une photocomposeuse de marque Diatype et installe son atelier dans une ancienne ferme située dans son domaine, au lieu-dit Baradesque basse.
On sait qu’il passe désormais à la vitesse supérieure et entreprend la réalisation des Mémoires d’un magnétophone, un ouvrage complet de deux-cent trente pages au format 18 x 24, à dos carré cousu, couverture illustrée par Maurice Frot et jaquette avec photographie signée Grooteclaes, en garamond de corps 14 sur papier Centaure d’Arjomari. Ce n’est pas un mince travail, même si le tirage est relativement faible. L’écho dans la presse, lui, est considérable puisque nombreux sont les journaux présentant le livre qui insistent sur le fait que Léo Ferré a lui-même procédé à la fabrication du volume, avec l’aide de Frot, quelquefois de passage dans le Lot. « Léo Ferré a créé sa propre imprimerie et sa propre maison d’édition. Il s'est d’ailleurs chargé personnellement de la composition de l’ouvrage. À la main : deux heures un quart par page » peut-on lire dans France-Soir (malheureusement sans référence). Le Figaro littéraire s’en mêle dans son numéro du 9 au 15 octobre 1967, sous la plume de Geneviève Dormann : « Il est rare que la naissance d’un auteur provoque celle d’un éditeur. C’est pourtant le cas. Léo Ferré a donc fondé sa propre maison d’édition, Perdrigal (...) Ainsi les Ferré font des livres comme d’autres font des confitures ou mettent des cornichons au sel ». Dans Elle du 7 décembre 1967, c’est Benoîte Groult qui note : « Léo Ferré a trouvé si belles les confidences de sa femme à son magnétophone qu’il a voulu faire de ce texte, qui lui était dédié, un livre qui soit leur œuvre à tous les deux. Et comme rien ne l’arrête, il a acheté des machines, il a appris à typographier, à brocher et il a réussi à éditer tout seul ces Mémoires d’un magnétophone ». La palme revient à La Dépêche du midi qui, dans son édition lotoise du 26 novembre 1967, fait une « accroche » à la Une et, en page 5, un très grand article abondamment illustré par des photographies signées Jef : « Dans sa propriété de Gourdon (Lot), Léo Ferré est devenu éditeur pour publier le premier livre de sa femme. De notre envoyée spéciale : Annette Brierre ». Car il y eut en effet une journaliste dépêchée sur place, accompagnée d’un photographe. Ferré imprime également une affiche annonçant cette parution ; elle reproduit la couverture.
On sait qu’il offrit à sa femme un magnétophone – très certainement celui qu’on aperçoit dans l’émission de télévision Panorama du 22 avril 1966 – et lui conseilla de raconter ses souvenirs et ses impressions. Il n’en reste donc pas là et entreprend un gros travail dont on trouve trace, entre autres, dans son texte Je donnerais dix jours de ma vie [1] où l’on peut lire : « Je suis monté voir à la "reliure". À peu près cinq à six-cents livres prêts à recevoir la couvrante, et la jaquette... Et tous ces cartons qui s’entassent. Dis donc, la librairie, c’est pas de la tarte ! » Le livre paraît en septembre 1967 (l’achevé d’imprimer est du 6) : le prix public est fixé à vingt-trois francs cinquante-cinq. Pour le diffuser, il se met d’accord avec l’Inter, le service de diffusion des éditions Seghers. Lorsque Pierre Seghers, en 1969, cèdera sa maison à Robert Laffont, celui-ci regroupera l’Inter avec sa propre structure de diffusion, Forum, et de là naîtra Inter-Forum. En décembre, l’ouvrage est en librairie. Il existe aussi, des Mémoires d’un magnétophone, un tirage de tête sur beau papier (vergé teinté de Hollande à la tête de bœuf). Il y eut quelques erreurs de brochage : dans certains exemplaires, on compte en effet des pages en double.
Papier de Hollande : papier vergé, en général pur fil, de première qualité, fabriqué traditionnellement en Hollande ; il est très souvent légèrement teinté
Site web : le bibliomane moderne
Les marques sont toutes placées au centre de la feuille, plus ou moins entre les deux colonnes du texte – ce qui accroit leur lisibilité - et diffèrent d’une page à l’autre. On s’attendrait à trouver des cahiers entiers avec le même dessin, mais non, le symbole du bœuf côtoie celui du pot d’étain à la page suivante. Pour une même marque, on trouve aussi des variantes sensibles. Vous noterez que les bœufs n’ont pas la même tête, comme s’ils appartenaient à des espèces différentes. Je dirais Prime Holstein pour la première et Pie Rouge des Plaines pour la seconde (oui, je suis allé serrer des mains au salon de l’Agriculture ...) Ce qui fait hésiter sur le point de savoir s’il s’agit du même moulin à papier ou bien d’une provenance différente selon la tête du bœuf.
On se rappelle moins que Ferré envisage, au même moment, de publier lui-même son roman Benoît Misère. Il écrit, le 10 janvier 1968 : « Je typographie Benoît Misère, sans justification... ça va nettement plus vite pour les moyennes... Gutenberg ? Connais plus ! » [2] Il arrive que le matériel ne fonctionne plus : « Le type est là pour dépanner ma machine à composer. Il a changé un je ne sais plus quoi et ça marche. Deux heures. Il a mis deux heures à réparer cette attente de dix jours » [3].
Ainsi, Léo Ferré, avec « les éditions et imprimeries de Perdrigal », inscrites au registre du commerce sous le n° RC 66 B 00029, franchit-il un pas de plus dans cette passion pour la chose écrite et imprimée qui l’anime depuis longtemps. Comme toujours, il voit grand et tente de s’approcher le plus possible du professionnalisme... d’une manière autodidacte : il apprend seul l’art d'imprimer, dans des manuels et sur le tas. Il a abandonné le « quatre pages » en bichromie des petits-formats pour un livre, non pas de luxe mais à la fois artisanal et de haut de gamme, comme on ne disait pas encore, qui demeurera son plus gros travail typographique.
Source : blog Layani imprimatur II
??? du ?? ??? 1967
• "Écrit à Perdrigal" - La vie de Madeleine et de Léo Ferré
par D. A.
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
France-Soir Paris-Presse L'Intransigeant du ?? ??? 1967
• La grogne et la rogne de Mme Léo Ferré
par Edgar Schneider
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Le Figaro du 13 novembre 1967
• Madeleine Ferré raconte "Léo et moi"
par F. B.
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Fin 67, publication du livre de Madeleine Ferré à compte d’auteur
« J’aime bien cette maison, ici. Je vais l’aimer. Enfin, je ne l’aime pas encore mais je crois que je vais l’aimer. Mais quel changement ! C’est tout une autre vie. Et puis, ça m’impressionne ce palier. Je vais sur mes quarante ans.
Je trouve que Léo a l’air triste, les yeux cernés, souvent. Comme il me regarde ! Je dois le faire souffrir.
…/…
J’aime bien ce calme et cette paix, ici. Alors, pourquoi suis-je obsédée par ce que les autres appellent la carrière de Léo ? J’ai l’impression d’être coupable. S’il ne m’avait pas, où serait-il maintenant ? Il serait peut-être comme Trenet ou Chevalier… bien plus riche ! Il ne cesserait pas de travailler… ah… de se produire. Je pense toujours à ça. Je me sens coupable. Avec Pépée, évidemment, aussi. Je me sens coupable de Pépée.
…/…
Le retour d’Annie ne ressemble en rien au retour de l’enfant prodigue, avec le veau gras. Le retour d’Annie, c’est un négatif, je vois tout en négatif. Je la vois telle qu’elle est. Elle n’a plus besoin de nous. Je pensais qu’elle était échappée… Elle n’a jamais été dans notre cercle.
…/…
Tu vois chéri, je reparle toujours d’Annie, et vraiment, vraiment, ce soir je te demande pardon d’avoir mis tes pas dans mes pas, d’avoir tant gâché ta vie pour elle… non, pas gâché, d’avoir tant donné… pour moi, peut-être, mais tu m’as dit : - Sur le quai de la gare, elle n’a pas couru dans mes bras. Elle a dit : - Je ne viens pas à genoux… Elle devrait revenir en rampant et ça, je l’ai bien compris.
De quoi j’ai peur ? Qu’elle ait faim ? Elle n’aura jamais faim. Qu’elle manque d’argent ? On lui en donnera toujours. – Chez le père Zibiche tu es bien ? Elle ne veut pas en partir ; elle est mieux qu’à l’hôtel. Alors… alors c’est comme une grande flambée, une grande flambée d’amour. Il me reste toi… J’ai l’impression que tu es sur un piédestal, ce soir. Il me reste toi et nos emmerdements… et ma Pépée mais ça vaut mieux… ça vaut mieux que la gourance, la gourance… se tromper sur les êtres sous prétexte que tu les as pondus, qu’ils sont sortis de ton ventre, c’est horrible ! Quelqu’un qui est sorti de ton ventre et qui te parle un langage d’étranger ! Je peux parler des heures avec Annie, lui dire : - Alors… Martine, alors… Françoise, alors… une telle ? Je me rends compte que… rien, et surtout pas moi… pas toi mon chéri, pas Golaud, -Golaud qui lui mettait les pattes autour des épaules. Elle disait : oui, oui… oui, mon Golaud – rien, personne… personne ne peut l’atteindre, qu’un amour qu’elle a peut-être, je le lui souhaite.
…/…
C’est une preuve d’amour pour moi, tout ce que tu as fait pour cette enfant qui n’est pas sortie de tes chromosomes… quelle preuve d’amour, chéri. Mais maintenant, les liens sont dénoués. Aime-moi pour autre chose ; je ne te demanderai plus les mêmes preuves d’amour. Je t’en demanderai sûrement d’autres… avec mes varices, comme dit Annie !
P 144 : Signalons au passage un grand bonheur pour moi : Léo va changer la voiture d’Annie pour ses vingt et un ans, bien qu’on ne soit pas très riches. Et je vis ici avec la joie que tu lui as donnée, j’en ai pour un bon moment, une petite réserve de pensées agréables. (1965)
P166 : À Benoîte Groult pour son livre Le féminin pluriel :
Tes problèmes sont grandiosement petits – nos problèmes, sans doute -, l’analyse rigoureuse de la merde tournée avec une allumette. Figure-toi qu’après dix-sept ans, moi j’ai un mari qui ne me trompe pas !
P171 : Oui, mon chéri, je suis une emmerdeuse, une méchante, une hargneuse, une menteuse, une autoritaire, une jalouse, une hypocrite, une mystificatrice, une coléreuse… j’arrive au bout de tes patiences, (ça, ce n’est pas difficile) mais, plus grave, je plonge notre couple dans l’enfer – charbons ardents où nous brûlons - les grandes justifications, le supplice pour moi, du mot (comme Tantale) que j’essaie de cueillir en vain, longtemps, - non, celui-là n’est pas assez cruel, il ne ferait pas assez mal – et tout à coup je me le gobe, je me le sucre et je te le re-vomis, toi Léo, en pleine gueule portant son poids entier d’horreur. Il faut qu’il soit injuste, outrancier, mal venu, étonnant. »
Diapason de décembre 1967
• Léo Ferré sera la vedette du gala annuel du Monde libertaire...
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
Le Monde du 1er décembre 1967
• La querelle opposant Léo Ferré à Eddie Barclay...
Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage
04.12 : Picardie actualités - Interview de Serge Gainsbourg.
Picardie actualités du 04/12/1967, notice descriptive
Titre propre : Entretien avec Léo Ferré
Résumé : Entretien avec Léo Ferré qui vient de faire trois galas à la Maison de la culture d'Amiens.../...
J'ai fait une chanson pour Edith Piaf.../...
Int : Léo Ferré vous venez de faire trois jours de récital à la maison de la culture d’Amiens, je ne dis pas que c’est un record mais enfin pour la province quand même c’est bien
LF : oui d’autant plus que je ne suis jamais passé à Amiens et pour moi c'était intéressant que la maison de la culture m’invite ici justement n’est-ce-pas et on a l’habitude de dire qu’il faut faire la province et on a trop tendance à ne chanter qu’à ne prétendre chanter qu’à Paris en définitive mais la province c’est aussi important que Paris n’est-ce-pas les gens à Amiens vivent à Amiens il n’y a pas de raison qu’ils vivent à Paris
Int : il n’y a pas de raison que les picards ne connaissent pas les chansons de Léo Ferré
LF : c’est juste, comme il y a vingt ans que je fais ce métier et que je n’ai jamais chanté à Amiens, je suis bien content de venir chanter ici parce que ça a très bien marché et puis ça a été plein tout le temps je veux dire plein je veux dire que je ne m’enorgueillis pas d’avoir rempli une salle mais ça me fait plaisir d’avoir indiqué aux gens d’Amiens ce que je fais vous comprenez
Int : Et comment ont-ils reçu vos chansons les gens d’Amiens ?
LF : Eh bien, comme ça dans la figure, j’espère
Int : A un chanteur de renom, on a l’habitude de demander comment marche son dernier disque
LF : mon dernier disque, je ne suis pas d’accord avec mon dernier disque, je crois qu’il marche très bien, il se vend très bien oui j’ai voulu le faire saisir parce que mon éditeur de la compagnie phonographique française a jugé bon de retirer une chanson de mon disque n’est-ce-pas mon cher ami c’est comme si vous aviez fait un livre demain votre éditeur accepte, il tire à 5000 exemplaires c’est ce qui s’est passé pour moi et au dernier moment il vous dise eh bien on va enlever 50 pages mon cher ami à ce moment-là vous ne voulez pas qu’on enlève 50 pages des 5000 livres imprimés parce que imprimer 5000 livres ça coute cher d’imprimer 5000 livres, il faut du papier, il faut du temps, il faut des imprimeurs n’est-ce-pas et alors vous ne seriez pas d’accord à ce moment-là il vous dit qu’il a tous les droits et il vous envoie sur les roses, à ce moment-là qu’est-ce que vous faites, vous faites un procès n’est-ce-pas vous êtes artiste vous n’avez que votre droit moral
Int : c’est grave, c’est grave
LF : Il parait que ça fait rigoler tout le monde alors il parait qu’au procès qui s’est passé avant-hier, l’avocat adverse, l’avocat qui plaidait contre moi a dit que le droit moral il fallait commencer il fallait en finir avec le droit moral, le droit moral de l’artiste, c’est énorme mais c’est vrai c’est extraordinaire
Int : Est-ce que je peux vous poser une question indiscrète ?
LF : Au sujet de ce procès au sujet de ce disque, je ne veux pas citer de noms bien sûr ce n’est pas notre rôle est-ce que vous n’avez pas de rancune particulière ni contre le manager ni contre la chanteuse en question ?
Int : Je n’ai aucune rancune contre personne seulement il me semble que à partir du moment où je fais mon travail de chansonnier j’ai le droit de chansonner les gens n’est-ce-pas et j’ai fait une chanson pour Edith Piaf, Edith Piaf je l’ai très bien connue, elle n’a jamais chanté qu’une mauvaise chanson de moi, j’aurai dû être le dernier à écrire une chanson pour elle mais j’ai attendu et j’ai vu que des tas d’amis très chers à elle qui avaient beaucoup de talent n’écrivaient rien pour elle alors j’ai voulu lui envoyer un bouquet comme ça parce que c’était une femme qui avait une grande voix un grand talent n’est-ce-pas ce n’était pas un génie ce n’était pas une femme cultivée mais c’était une femme qui avait le sens de la chanson elle aurait chanté je dis « France-soir comme de l’Apollinaire » et bon j’ai estimé qu’il a des gens qui veulent la remplacer et qui font des tas de publicités qui disent qu’ils veulent la remplacer alors d’ailleurs on ne remplace personne
Int : Et peut-être que vous en avez assez de vous battre et aussi de vous attaquer de vouloir attaquer plutôt que vous allez de temps en temps vous réfugier à Perdrigal dans le Lot
LF : Je ne me réfugie pas, j’y habite avec mes chimpanzés et tous les animaux
Int : Et vous êtes heureux
LF : On est heureux, on est heureux parce que vous le bonheur c’est une suite de malheurs contournés n’est-ce-pas le bonheur c’est pas quelque chose qui dure vingt-quatre heures par jour chez nous on a peut-être cinq minutes de bonheur par jour et le reste du temps on souffre beaucoup parce que nous nous sommes imposés un esclavage avec tous ces petits êtres innocents et malins qu’on protège n’est-ce-pas ?
Int : Et dans ce Perdrigal, dans ce Lot, vous avez une activité avec Madeleine Ferré que bien peu de personnes connaissent puisque Madeleine Ferré vient de sortir un livre Les mémoires d’un magnétophone et que l’éditeur de ce livre c’est Léo Ferré
LF : oui et bien vous savez c’est une idée à moi ce livre parce que ma femme m’avait acheté un jour un petit magnétophone d’espion et je dis un magnétophone d’espion parce que c’est très pratique on peut le mettre dans la poche facilement pour que je puisse travailler quand je me promène avec Pépée mon chimpanzé préféré, la favorite et un jour je lui ai donné ce magnétophone je lui ai dit elle était triste Madeleine était triste je lui ai dit écoute parle de ta tristesse quand on parle de sa tristesse on la critique et dès qu’on la critique même soi-même on n’est plus lucide on est moins malheureux forcément n’est-ce-pas elle a fait ça j’ai trouvé ça très très beau alors comme j’ai toujours été comment dirai-je j’ai toujours voulu être, j’aime l’imprimerie n’est-ce-pas comme on aime un train électrique comme on dit toujours l’homme est un peu enfant est resté enfant et alors j’ai acheté des machines pour faire ce livre et j’ai fait ce livre avec la voix de Madeleine qui a écrit son livre au fond qui a dicté son livre au magnétophone et ça donne quelque chose de très émouvant parce que c’est un livre non pas de femme mais c’est un livre de maman n’est-ce-pas ?
Int : Madeleine Ferré, à vous la dernière question je pense que votre éditeur n’a pas lui enlevé 50 pages à votre livre
MF : Non, c’est moi qui aurait voulu les enlever parce que ce livre est trop sincère c’est un peu délicat pour moi j’y confesse un peu notre vie là-bas et c’est ces jours-ci qu’il vient de sortir
Int : Et bien écoutez je vous souhaite une franche réussite et aussi un retour dans le Lot sans brouillard.
09.12 : Le devoir, 1910- (Montréal), samedi 9 décembre 1967
• Témoignage - Radio
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
22.12 : Le devoir, 1910- (Montréal), vendredi 22 décembre 1967
• Disques - Publicité
Source : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
Barclay 80 357-358
Album double Barclay 80 357/8, réédité en 1973, couverture remplacée à la demande de Léo